Le grand imam d'Al-Azar vient d'annoncer que l'éminente institution lancera une plateforme mondiale pour faire connaître le Prophète de la clémence, Mohamed (Paix et Salut sur lui). Il s'agit d'outils efficaces pour lutter contre les idéologies radicales, rectifier les faux concepts autour de l'Islam, et jeter la lumière sur les remarquables contributions historiques du Prophète en faveur de la paix, du bien, de la coexistence pacifique et de l'acceptation de l'autre.
Des rencontres et des réunions intenses se tiennent à Al-Azhar pour accélérer les démarches de mise en vigueur de la plateforme annoncée par le grand imam, Dr Ahmed Al-Tayyeb, en plusieurs langues. « Les caricatures blasphématoires du Prophète sont le résultat de l'idéologie radicale que ladite plateforme sera chargée de combattre, de la réfuter, et de la disséquer », a fait savoir le superviseur de l'Observatoire d'Al-Azhar, Dr Ayman Attia.
Il a souligné que l'allocution du Cheikh d'Al-Azhar lors des festivités du Mouled, s'inscrit dans le cadre que nous pouvons appeler : « L'aimable réplique », qui, par son calme, sa modération et ses idées, a réconforté les musulmans dans le monde, irrités de voir les insultes à l'égard de la chose la plus sacrée pour eux, le Prophète. Le responsable a qualifié le mot prononcé par le Dr Al-Tayyeb de positif, ayant contribué à faire connaître la moralité du Prophète envoyé par Dieu pour le bien de toute l'Humanité.
Le superviseur à l'Observatoire d'Al-Azar jette aussi la lumière sur le discours du Président Abdel Fattah Al-Sissi lors de la célébration organisée par le ministère des Wakfs à l'occasion du Mouled, en disant que le Président a affirmé que « les libertés ne sont pas absolues pour qu'elles ne soient pas dirigées par les intérêts personnels et les caprices de l'âme humaine ou qu'elles soient transformées en chaos qui tolère sabotage et destruction ». Le Président Al-Sissi a également souligné que ces libertés doivent s'arrêter à celles des autres. Les libertés doivent respecter tout le monde et ne doivent pas sortir de la règle ni du système hermétique, selon lequel Dieu a créé l'univers.
Le responsable d'Al-Azar a enfin expliqué que la plateforme répliquera à tous les blasphèmes dirigés à l'encontre du Prophète Mohamed. Ces répliques seront positives et notamment objectives, pour repousser le mal par le positivisme. Le but est de remédier aux racines de la conduite agressive et radicale de certains, a-t-il dit, en expliquant que ce qui est clair est le fait qu'il s'agit d'une « maladie » et pour en guérir, il faut en connaitre les racines. Il se dit confiant que le radicalisme sera vaincu que par une pensée positive et objective.
La dernière crise des caricatures blasphématoires ont fait bouger la scène. Les voix se sont élevées appelant à la nécessité de réfuter ces allégations déformant la religion islamique et rejetant toute tentative visant à insulter ou à prendre à la légère les valeurs religieuses. Il fallait bien réfléchir pour savoir comment pensent ceux qui ont cherché à propager une pareille image déformée et ces faux concepts de l'Islam pour préparer une réplique adéquate qui permettra de rectifier ces concepts et d'affirmer que l'Islam est principalement basé sur la tolérance et le respect d'autrui.
Personne ne peut nier qu'il existe une forte et étroite relation entre les Frères et Daech, au niveau de la pensée et de la méthode. La Confrérie est considérée, par les analystes et les politologues, comme étant le père spirituel de ces groupes terroristes armés dans le monde. Et c'est ce qui a été révélé après l'attaque terroriste perpétrée par Zoheir Khaled Nosrat, à Manchester en 2017, peut-on lire sur le site d'information d'Al-Yom al-Sabie. Nosrat est connu pour être un activiste apparentant aux Frères musulmans.
Le Président Al-Sissi avait souligné lors des festivités du Mouled, qu'il faut s'arrêter, bien et réfléchir à tout ce qui nous entoure et aux choses que l'on répète, sans pour autant blâmer n'importe quelle partie. « Mais cela nécessite un examen avec soi-même », avait-il dit, en martelant : « Arrêtez de nous faire du mal... Je le dis à tous les musulmans en Egypte et à l'extérieur de l'Egypte. Si vous aimez le Prophète, suivez donc son exemple et suivez ses disciplines et son éthique ».
Le Président avait réitéré que justifier le radicalisme sous couvert de la religion est une chose loin de la religion. Ce fait est même illicite, a dit M. le Président, en indiquant que cela n'est qu'un outil utilisé par certaines parties pour réaliser des intérêts personnels. « Le radicalisme ne peut pas être limité à une religion spécifique, mais il existe malheureusement dans d'autres religions, certaines parties radicales cherchent à attiser la tension et la zizanie et propager la haine. Elles incitent à la division et à l'exclusion. Même le Prophète n'a pas été à l'abri de ce radicalisme », a affirmé le Président Al-Sissi dans son discours lors du Mouled.
Au niveau des intellectuels et des politologues, ils pensent et affirment qu'il faut faire face aux forces du mal qui déforment l'islam, et appellent à cet effet, les pays islamiques à fait bloc face à ces tentatives et donc à élaborer un plan global de confrontation face aux idées obscurantistes. Ils appellent également à bien réviser les programmes et le cursus dans les écoles occidentales pour corriger les faux concepts autour de l'islam et du Prophète Mohamed.
La journaliste Sékina Fouad souligne que les groupes radicaux à l'étranger travaillent pour déformer l'Islam et blasphémer les messagers de Dieu. La violence est la méthode de ces groupes, dit-t-elle. Pour elle, ils sont un partenaire principal dans la l'émergence d'une idée négative à l'égard de l'Islam et des musulmans, en créant un fossé entre ce à quoi appelle vraiment l'islam et l'image déformée qu'ils en présentent sous couvert de la religion pour servir leurs intérêts.
La journaliste indique qu'il faut combattre cette fausse pensée et en dessécher les racines. Cela exige, a-t-elle dit, une intervention rapide et directe et une démarche continue de l'Institution d'Al-Azhar, faisant allusion à la plateforme mondiale qui sera lancée en plusieurs langues pour faire connaître le vrai l'islam et le Prophète et ainsi jeter la lumière sur les valeurs de tolérance, de coexistence et d'acceptation de l'autre, que prône l'islam.
Sékina Fouad appelle également les communautés occidentales à respecter la religion islamique et ses symboles, tout en affirmant que les libertés ne signifient pas le chaos ou l'insulte.
La journaliste poursuit en soulignant la nécessité de recourir aux technologies modernes pour répondre immédiatement aux tentatives de déformation de l'islam et Al-Azhar devrait poursuivre sa message, à travers ses missions à l'étranger pour réfuter les fausses idées que certaines parties radicales font circuler.
La député Dalia Youssef, membre de la commission des Relations extérieures au Conseil des députés, souligne que le terrorisme a commencé dans le monde il y a plus de 30 ans, à cause de la propagation des idées radicales qui se sont écartées des vrais principes et règles de la religion. « Ce n'est pas le rôle des communautés occidentales de faire face à ces fausses idées obscures, mais c'est plutôt le rôle des institutions et des pays islamiques, ainsi que de tous ceux qui croient à une religion céleste », a-t-elle dit.
La député indique que le Président Al-Sissi a affirmé qu'il faut faire face au radicalisme en cherchant ses vraies causes et en remédiant aux racines du problème et donc aux lacunes de l'éducation et de l'économie.
Elle affirme qu'il faut accentuer le rôle des imams modérés dans les mosquées pour corriger les faux concepts et répandre les valeurs modérées de l'Islam et ainsi combattre les forces du mal. Elle a enfin souligné qu'Al-Azar est la plus grande institution qui combat les idées capricieuses et malignes que l'on répand, mais l'affaire exige également la conjugaison des efforts de tous les pays islamiques pour servir la religion et rectifier son image déformée. Al-Azhar possédant des écoles et des institutions de par le monde, devrait servir ce but, a-t-elle dit.
Le député Amr Hamrouche, secrétaire général de la commission des Affaires religieuses au Parlement, souligne qu'il faut faire face aux idéologies des groupes terroristes à l'étranger, d'autant que certains pays occidentaux font l'amalgame entre Islam et terrorisme. Une image qu'il faut corriger, a-t-il tempêté, en faisant connaître aux autres la vraie image de l'islam tolérant, qui adopte la méthode modérée et rejette la violence et le discours haineux. « L'islam est une religion de paix et non pas de sang, une religion qui rejette la violence et refuse l'agression à l'égard des autres », a-t-il conclu.